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Photo du rédacteurColin Eric

LES FILTRES QUI FAÇONNENT NOTRE VISION DU MONDE



La PNL est un ensemble de moyens et de techniques qui permet de décoder les processus qu'utilise l'être humain pour construire son modèle du monde et pour communiquer. Le modèle du monde de chacun n’est qu’une représentation subjective de la réalité. C’est une représentation mentale car, à la différence d’une carte, elle ne prend pas forme dans le monde physique. Cependant cette représentation mentale joue le même rôle qu’une carte physique puisque nous créons des cartes mentales personnelles d'après nos expériences et nos filtres pour évoluer dans l’environnement. Elles nous servent de repère pour agir et communiquer avec l’extérieur. Mais une carte, qu’elle soit mentale ou physique n’est qu’une représentation de la réalité. Une carte n’est jamais identique au territoire qu’elle modélise. Cela me permet d’évoquer l’un des présupposés de la PNL qui énonce que « la carte n'est pas le territoire ». Chaque modèle du monde est unique. Aucun modèle n’est plus vrai ou plus valable qu’un autre.


Nous ne connaissons à priori pas le modèle du monde des autres. Pour cette raison, les relations entre les individus peuvent générer de l’incompréhension et des difficultés à communiquer. Chacun se réfère à ses propres cartes et elles sont différentes d’un individu à l‘autre. Pour découvrir le modèle du monde de l’autre, il ne suffit pas simplement de s’intéresser à lui. Cela nécessite un certain état d’esprit (non jugement), mais aussi une grille de lecture et un travail de questionnement précis. Autant d’outils que propose la PNL et qui permettent de mieux comprendre comment chacun construit ses propres « cartes mentales ».


Nous construisons nos cartes au travers de 3 filtres :


• les filtres neurologiques :


Nous captons les informations venant du monde au travers de nos 5 sens. Chaque personne possède un canal ou plusieurs canaux privilégiés. Nous sommes donc tous plus ou moins réceptifs à certains types d’informations sensorielles. De plus, nos perceptions sensorielles, et les informations qu’elles contiennent, sont traitées par notre cerveau au travers de 3 mécanismes inconscients :


- La sélection (ou l’omission) : processus qui permet de limiter la perception de stimuli en portant notre attention sur certains aspects de notre environnement, et pas d'autres. La sélection nous évite d'être submergés par la quantité d'informations que nos sens perçoivent en continu. Ce processus devient problématique lorsqu’il nous empêche d’avoir accès à certaines informations qui nous permettraient de sortir d’une difficulté.


- La Généralisation : processus par lequel on tire d’une expérience personnelle et ponctuelle une conclusion générale, qui sera appliquée à toutes les situations similaires. Elle permet d’étendre ce qu'on a appris dans une expérience, à toutes les situations appartenant à une catégorie identique ou proche. Utile dans l’apprentissage, ce processus peut aussi nous amener à généraliser de façon abusive.


- La Distorsion : processus qui permet de modifier nos représentations. La distorsion est une déviation entre les données sensorielles et leur interprétation. Elle intervient dans toute démarche créative ou artistique. La distorsion devient problématique lorsqu’elle nous amène, par exemple, à attribuer des intentions à d’autres personnes ou à faire des présuppositions négatives en l’absence d’éléments objectifs.


• Les filtres socio-culturels :


La culture de notre groupe d'appartenance contribue grandement à façonner notre vision du monde. Notre culture, transmise en grande partie par notre langage, participe largement à former, voire déformer, les représentations de ce que nous avons perçu.


• Les filtres personnels :


Notre éducation, l'influence des figures parentales, les expériences de notre enfance et de notre vie d'adulte influencent notre manière de concevoir le monde et la place que nous y occupons. Nos filtres personnels contribuent à déterminer ce que nous sommes aptes à percevoir dans le monde, les représentations que nous en faisons, et les sens que nous attribuons à ces représentations. Les métaprogrammes sont des filtres personnels inconscients qui orientent la façon dont nous traitons une information, puis la communiquons. Ils vont influencer nos fonctionnements internes et nos comportements externes et, par conséquent, façonner notre personnalité. Identifier les métaprogrammes que nous activons dans un contexte particulier permet de mieux se connaître et de sortir de schémas inconscients et répétitifs. En prenant conscience de certains de nos fonctionnements nous pouvons reprendre les commandes et effectuer les bons « réglages » internes en fonction des circonstances. Voici quelques exemples de métaprogrammes :


- Global : L’information est découpée large ou globalement. Dans la conversation, c’est celui qui va à l’essentiel, qui ne s’intéresse quʼaux grandes lignes, qui n’aime pas se perdre dans les détails.

- Détail : L’information est découpée en petits morceaux, chaque détail a son importance et doit être pris en compte dans la conversation. C’est la personne qui focalise le débat.


Si vous êtes* « global » et que vous discutez avec une personne « détail », vous allez avoir l’impression que la personne tourne autour du pot et se disperse. A l’inverse, si vous êtes « détail » et que vous attendez d’un « global » qu’il vous fournisse quantité d’informations sur un évènement qui viendrait de se produire, vous allez certainement vous sentir frustré(e) car vous aimeriez en connaître bien d’avantage…


- Simultané : La personne fait plusieurs choses à la fois. Elle peut, par exemple, avoir plusieurs livres en cours de lecture, répondre au téléphone et faire sa liste de course en même temps, tout en pensant éventuellement à autre chose à faire.

- Séquentiel : La personne séquentielle effectue les tâches les unes après les autres. Elle termine son livre avant d’en commencer un autre, elle a besoin de terminer un travail, une activité pour se consacrer à autre chose.


Si vous êtes « séquentiel » vous pouvez vous sentir facilement débordé(e) lorsqu’on vous demande de faire plusieurs choses à la fois alors que si vous êtes « simultané » le fait de vous concentrer sur une tâche unique vous semblera probablement monotone et fastidieux. L’un dira qu’il est 100% concentré à ce qu’il fait tandis que l’autre rétorquera qu’il est plus rapide et productif.


- Match : La personne prête attention à ce qui est présent, à tout ce qui satisfait ses critères. Elle trouve toujours ce qui va aller et s’exprime avec des tournures de phrases positives.

- Mismatch : La personne remarque d’abord ce qui est absent, ce qui manque, ce qui ne va pas, tout ce qui ne satisfait pas ses critères. Elle a tendance à faire des tournures de phrases négatives.


Pour symboliser ce métaprogramme, on utilise souvent l’image du verre d’eau à moitié plein ou à moitié vide, selon la perception de chacun. On pourrait penser qu’être « match » est toujours préférable, et que, dans la vie, il vaut mieux voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Dans la vie en général peut-être…Imaginez maintenant que l’on remplace l’eau par de l’alcool dans ce fameux verre, et que ce ne soit pas le 1er mais plutôt le 3ème ou 4ème verre, ne vaudrait-il pas mieux être « mismatch » sur ses capacités au moment de prendre le volant pour rentrer chez soi et se dire que l’on n’est pas en état de conduire, pas suffisamment lucide, pas prêt à prendre le risque…


Il existe plusieurs dizaines de métaprogrammes en PNL, et il n’y a pas de métaprogramme meilleur qu’un autre. L’utilisation que l’on en fait sera adaptée ou non à la situation, à l’objectif que l’on veut atteindre. La plupart des métaprogrammes fonctionnent par paire mais leur fonctionnement n’est pas dichotomique, il faut plutôt le voir comme un curseur qui peut se régler, se déplacer d’un côté ou de l’autre. L’utilisation d’un métaprogramme va être limitante ou problématique si elle est toujours la même, quelle que soit la situation.


*J’utilise l’auxiliaire « être » pour faciliter la description des différents métaprogrammes, mais en PNL on distingue bien la personne de ses comportements. Nous ne sommes ni nos comportements, ni nos métaprogrammes.


L’ensemble de ces mécanismes nous permet de comprendre que nous n'agissons pas directement à partir des informations venant du monde extérieur, mais à partir des représentations que nous nous faisons de ces informations. Tous ces filtres contribuent à ce que nous ayons une perception très personnelle du monde en général et de toutes situations auxquelles nous sommes confrontées en particulier. Cela permet de comprendre pourquoi un contexte peut poser problème à certaines personnes alors qu’il est anecdotique pour d’autres (la prise de parole en public par exemple). Cette façon propre de percevoir l’environnement va entrainer une interprétation personnelle des situations. L’interprétation que nous faisons d’une situation va nous amener à ressentir des émotions particulières qui vont engendrer des comportements spécifiques. Au-delà de la compréhension du « pourquoi », la PNL permet surtout de comprendre « comment » une personne s’organise (de façon inconsciente) pour que ce contexte devienne source de problème pour elle et de mettre à jour les pistes à explorer pour qu’elle puisse fonctionner différemment à l’avenir.


Nos comportements, nos réussites et nos échecs, sont donc moins conditionnés par le monde réel, que par notre représentation du monde. C’est pourquoi il très intéressant et surtout très efficace en coaching de faire émerger à la conscience les éléments qui nous amènent à percevoir une situation d’une façon qui nous limite dans ce que nous voulons accomplir. Personne ne se met volontairement en situation d’échec et nous faisons les meilleurs choix possibles, dans une situation et dans un temps donnés, compte tenu des possibilités et des capacités que nous croyons disponibles à partir de notre modèle du monde.

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