Lorsque les personnes que j’accompagne évoquent leur peur dans les situations où elles sont confrontées au regard des autres, je cherche toujours à savoir ce qui se cache derrière cette peur. Je les amène donc à s’interroger sur la source de cette peur. Que craignent-elles qu’il arrive au final ? Quelles conséquences pour elles ? Et ensuite, que se passerait-il d’autre si ce qu’elles imaginent se produisait? Ainsi de suite jusqu’au pire du pire du pire... Je m’aperçois alors que les personnes anxieuses ont souvent une imagination très fertile. Je me permets de tourner le sujet en dérision car j’ai moi-même était un spécialiste du scénario catastrophe pendant très longtemps. Voici un aperçu de ce que cela pouvait donner lors de mes prises de parole dans le contexte professionnel :
« Je pourrais perdre totalement mes moyens, passer pour un idiot, être rejeté par les collègues qui ne m’adresseraient plus la parole, si ce n’est pour se moquer de moi. Je pourrais me faire licencier pour mon incompétence et ma réputation professionnelle serait ternie. Je serais alors blacklisté par la plupart des entreprises de mon secteur d’activité. J’aurais beaucoup de difficulté à retrouver un travail dans mon domaine et je pourrais me retrouver rapidement en difficulté financière ».
J’aurais pu continuer à dérouler les conséquences de ces difficultés financières jusqu’à la fin du film et le destin funeste de ce personnage qui ce serait retrouvé à la rue et aurait fini par mourir de froid au plein cœur de l’hiver… Cela peut sembler exagéré mais je force à peine le trait pour la démonstration.
Cela peut sembler exagéré mais je force à peine le trait pour la démonstration. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’en une fraction de seconde notre esprit inconscient associe la situation d’exposition au regard des autres à un évènement tragique. Ces pensées anxiogènes automatiques nous amènent à ressentir une émotion de peur, parfois intense, et déclenchent une série de réactions physiques et de comportements inadaptés. C’est un engrenage infernale qui rend la situation très pénible à vivre. Mais ce n’est pas une fatalité !
Pour en sortir, il est nécessaire tout d’abord d’identifier les pensées automatiques qui sont à l’origine de vos difficultés. Lorsqu’un contexte particulier vous pose problème, cherchez à mettre de la conscience sur votre dialogue interne lorsque vous vivez la situation. Toutes ces phrases qui commencent par :
- je suis sûr que…
- je vais probablement…
- ils vont penser que…
Comme il est bien sûr très difficile de faire cet état des lieux de vos pensées au moment même où vous vivez la situation, je vous invite à le faire dès que possible après l’avoir vécue. Ainsi, vous évitez l’intervention trop présente du mental qui peut déformer les informations et vous éloigner de vos pensées d’origine. Dans le cadre de mes accompagnements, j’utilise une technique bien précise pour amener la personne à revivre la situation comme si elle y était et ainsi récolter les informations avec une grande précision. Voici, pour l’exemple, les pensées automatiques relevées par une personne que j’ai accompagnée dans le cadre de ses prises de parole au travail :
- la dernière fois j’ai stressé, ça va encore arriver
- je ne suis vraiment pas doué pour communiquer
- ils vont remarquer que je suis stressé et considérer cela comme un signe de faiblesse
Une fois ses pensées automatiques mises à jour, j’ai amené cette personne à trouver des pensées alternatives non stressantes et à formuler des phrases commençant par :
- si ça se trouve, …
- d’un autre côté, …
- cela peut aussi vouloir dire que…
Voici les pensées alternatives proposées par cette personne :
- si ça trouve, je parviendrai à garder mon calme cette fois-ci
- d’un autre côté, je suis déjà parvenu à prendre la parole de manière efficace
- s’ils ressentent mon stress, cela pourrait aussi les amener à faire preuve de bienveillance envers moi
Une fois les pensées automatiques misent en balance avec d’autres pensées alternatives, la personne a une vision plus globale de la situation. Elle peut toujours trouver des arguments qui valident ses pensées automatiques mais elle est également en mesure d’en trouver d’autres qui les invalident. La certitude initiale se transforme en une possibilité : « ce que je crois est peut-être vrai, tout comme ça peut ne pas l’être ». Les pensées automatiques ne sont alors plus la seule alternative possible et la personne peut envisager que les choses se passent différemment qu’à l’accoutumé. Elle peut également choisir parmi les pensées alternatives une pensée plus réaliste, plus adaptée aux situations de prise de parole, qui l’aidera à vivre une émotion plus confortable sur le moment.
En vous entraînant régulièrement à remettre en question vos pensées automatiques et à leur faire prendre une autre direction, vous parviendrez à créer une nouvelle voie neuronale. Le chemin de pensées qui était le votre et que vous empruntiez automatiquement sera délaissé au profit d’un nouveau chemin . A force d’être emprunté, ce chemin deviendra une autoroute fluide qui vous permettra de vous rendre rapidement à destination. Les pensées qui vous viendront spontanément seront alors beaucoup adaptées et plus efficaces en vue d’une situation ou vous serez exposer au regard des autres.
Si vous souhaitez vous aussi tracer un chemin qui vous inspire et qui vous permette de vivre les situations d’exposition de manière plus sereine, je vous propose un diagnostic offert. Le but, c’est de vous apporter un maximum de clarté sur votre situation actuelle, ainsi que sur votre objectif. Plus vous aurez de clarté sur votre objectif, et plus le chemin pour y arriver sera facilité pour vous. Si vous correspondez au profil de personne que j’accompagne, je vous parlerai des étapes précises qui vont vous permettre d’atteindre votre objectif. Dans le cas contraire, je vous mettrai en relation avec une ressource ou une personne susceptible de vous aider.
Profitez de cette opportunité!
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